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Crier Haro sur le Baudet

Dimanche, mars 25th, 2012

Définition de l’expression Haro sur le baudet :

Source Expressio : Les expressions françaises décortiquées

Manifester publiquement son indignation ou sa réprobation envers quelqu’un. Désigner quelqu’un (parfois injustement) à la vindicte populaire.
Accuser un innocent, désigner un bouc émissaire.

Le terme ‘haro‘, qui ne s’emploie plus maintenant que dans cette locution, a eu plusieurs usages autrefois.

Au XIVe siècle, il servait à exciter les chiens au cours d’une chasse, lorsque le gibier était surpris et que les canidés devaient le poursuivre.
Au XIIIe siècle, il était employé pour marquer la fin d’une foire ou bien la fin de la vente d’une denrée.
Au XIIe siècle, c’était un cri poussé par une personne qui se faisait agresser, ce qui donnait le droit et le devoir aux témoins et voisins de secourir l’infortuné et de capturer le coupable.

C’est  grâce à Jean de la Fontaine, dans la fable « Les animaux malades de la peste » que le baudet en est devenu le complément le plus connu, ce pauvre animal inoffensif y étant désigné injustement à la vindicte des autres animaux comme le responsable de l’épidémie qui s’est abattue sur eux ( « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »).  C’est donc dans cette fable que le baudet est pris pour un bouc (émissaire).

Voir aussi le top des expressions désuettes de Topito.

« Gros-Jean comme devant » definition

Dimanche, décembre 4th, 2011


Les Frères Jacques Gros Jean comme devant 1958 par susacacon

Pourquoi dit-on GrosJean comme devant ?

Etre Gros-Jean comme devant, se retrouver GrosJan comme devant.

Définition : Être dans la même situation qu’avant en dépit des efforts fournis. Ne pas être plus avancé. Avoir subi une déconvenue, ne rien avoir gagné dans une entreprise dont on espérait beaucoup. Autrefois, un Gros-Jean était un paysan, un personnage de farce médiévale, un benêt qui se faisait toujours duper. Ce nom propre est devenu très vite un terme péjoratif désignant quelqu’un de niais, une brute, un abruti, un rustre sans esprit, lourdaud et peu fortuné.

Le rajout de “devant” renforce l’idée de stagnation, d’incompréhension voire d’évolution impossible car “comme devant” signifiait “comme avant”. Cette expression fut popularisée par les écrivains et notamment Rabelais et La Fontaine. Le Gros-Jean était aussi présent dans l’expression inutilisée aujourd’hui : « Gros Jean en remontre à son curé » pour parler de celui qui ne sait rien mais prétend apprendre des choses à celui qui détient le savoir.

On trouve la première trace de être Gros-Jean comme devant chez Jean de La Fontainela Laitière et le pot au lait», Fables, VII, 9)