Définition de l’expression Haro sur le baudet :
Source Expressio : Les expressions françaises décortiquées
Manifester publiquement son indignation ou sa réprobation envers quelqu’un. Désigner quelqu’un (parfois injustement) à la vindicte populaire.
Accuser un innocent, désigner un bouc émissaire.
Le terme ‘haro‘, qui ne s’emploie plus maintenant que dans cette locution, a eu plusieurs usages autrefois.
Au XIVe siècle, il servait à exciter les chiens au cours d’une chasse, lorsque le gibier était surpris et que les canidés devaient le poursuivre.
Au XIIIe siècle, il était employé pour marquer la fin d’une foire ou bien la fin de la vente d’une denrée.
Au XIIe siècle, c’était un cri poussé par une personne qui se faisait agresser, ce qui donnait le droit et le devoir aux témoins et voisins de secourir l’infortuné et de capturer le coupable.
C’est grâce à Jean de la Fontaine, dans la fable « Les animaux malades de la peste » que le baudet en est devenu le complément le plus connu, ce pauvre animal inoffensif y étant désigné injustement à la vindicte des autres animaux comme le responsable de l’épidémie qui s’est abattue sur eux ( « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »). C’est donc dans cette fable que le baudet est pris pour un bouc (émissaire).
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