Dictionnaire insolite des mots oubliés
Croquignole, pasquinade, mirliflore, paltoquet, songe-malice, crapoussin, désamour, zinzolin… autant de mots rares et précieux à redécouvrir sans modération !
Dans ce dictionnaire malicieux, Alain Duchesne et Thierry Leguay nous invitent à une promenade pittoresque et insolite aux pays des mots oubliés et nous expliquent comment de telles merveilles lexicales ont pu disparaître de notre langue courante, en raison de l’évolution de nos sociétés, de nos moeurs et de nos mentalités.
De surprenantes gravures anciennes et des citations de grands auteurs illustrent ces réalités disparues, comme l’indispensable bigotelle, qui servait autrefois à maintenir la moustache relevée durant la nuit !
Partez à la découverte de ces trésors oubliés de la langue française et délectez-vous de leur charme suranné et des témoignages qu’ils nous offrent sur une époque révolue.
Alain Duchesne et Thierry Leguay, tous deux professeurs de lettres.
Une langue est parfois délaissée comme «une vieille maîtresse». Quand ils arrivèrent dans l’Empire ottoman, les Oubouch furent accueillis par les Tcherkesses, et peu à peu (en moins d’un siècle), «ils se déshabituèrent de leur propre langue» : dans la vie de tous les jours, il leur était devenu plus commode, précise encore Dumézil, de parler en tcherkesse. Fort heureusement le français n’en est pas là. Il semble même se porter assez bien. Simplement, il se renouvelle ; des termes nouveaux apparaissent chaque jour, pour des vies brèves parfois, tandis que d’autres meurent, silencieusement. Ce livre est né du regret de voir des mots de bonne compagnie nous quitter.
On ne parle guère de ces termes obsolètes qui s’en vont doucement. Comme ces malades que l’on dit perdus, ils sont encore près de nous (on les trouve souvent dans les dictionnaires récents), mais pour combien de temps ? Seraient-ils devenus inutiles, comme le laisserait penser une vision instrumentaliste du langage ? La réalité est tout autre, et sauf quand ils désignent des réalités disparues, c’est assez étrangement (souvent sans raisons apparentes) que des fragments de lexique désertent nos livres et nos paroles.
Pourquoi ne dit-on plus que le temps d’abeaudit ? C’est là pourtant un terme utile, immédiatement compréhensible, et que rien n’a vraiment remplacé. Pourquoi avons-nous abandonné sade (antonyme de maussade !), désamour, s’aheurter, musiquer, desheurer ? Par négligence ou désinvolture ? En matière de langue, le désir s’accommode mal de la fidélité…