Verlan

novembre 15th, 2010

Le verlan est une forme d’argot français qui consiste en l’inversion des syllabes d’un mot, parfois accompagnée d’« élision», un type d’apocope, afin d’éviter certaines impossibilités phonologique. C’est en inversant les syllabes de la locution adverbiale à l’envers que le terme de verlan a été créé. Aussi parle-t-on de formes verlanisées pour caractériser les vocables issus du verlan. Sans être connues sous le nom de verlan, les formes de métathèses en français les plus anciennes remontent au Moyen Âge et ont commencé à être utilisée par le peuple à partir du XVIe siècle mais l’usage du verlan s’est particulièrement développé à partir de la Seconde Guerre mondiale. Initialement utilisé comme langage cryptique dans les milieux ouvriers et immigrés de la banlieue parisienne, il s’est rapidement répandu à toutes les classes de population, notamment grâce à son usage au cinéma et en musique.

Histoire

Le verlan actuel s’est répandu en français depuis la deuxième moitié du XXe siècle mais l’inversion de lettres ou de syllabes, utilisée afin de créer un effet de style en littérature, date de plusieurs siècles. Cependant, les premières occurrence de verlan utilisées à l’oral afin de créer un langage cryptique, uniquement compréhensible par les initiés, sont difficiles à établir car peu de références historiques existent dans la littérature. Les plus anciennes formes de métathèses et autres jeux de mots attestées remontent au XIIe siècle avec Le Roman de Tristan et Iseut où Béroul transforme le prénom de Tristan en Tantris cependant, il n’est pas établi si de telles formes étaient utilisées dans le langage courant.

C’est ensuite au XVIe siècle et au XVIIe siècle que ces anagrammes et jeux de mots se sont multipliés. En 1690, Antoine Furetière, dans son Dictionnaire universel, donne pour définition de l’article « verjus » « On dit, c’est verjus ou jus vert pour dire : c’est la même chose », représente la forme la plus ancienne pouvant être assimilée avec certitude à du verlan. D’autres exemples apparaissent ensuite régulièrement dans la littérature

C’est au cours des années 1800 que l’utilisation du verlan dans la communication orale apparaît. Dans Les Sources De L’Argot Ancien, Lazare Sainéan rapporte le cas d’une lettre de bagnard surnommé « La Hyène » ayant daté sa lettre par « Lontou, 1842 » au lieu de Toulon, indiquant que le verlan était utilisé dans le milieu carcéral. Tout au long du XIXe siècle, l’usage d’argot tels que le verlan ou le Loucherbem se répand dans le langage des prisonniers, des forçats et de la pègre (Natalie Lefkowitz 1991).

Certains auteurs suggèrent que l’usage du verlan a connu une recrudescence durant l’Occupation (Natalie Lefkowitz 1991) mais ce n’est qu’à partir des années 1970 que son usage s’est répandu, l’apparition du terme verlan était elle-même datée à 1950.

Parlé à l’origine dans les banlieues françaises, le verlan est aujourd’hui employé en France et popularisé par certains chanteurs, comme Renaud dans Laisse béton, 1978 mais surtout par les nombreux groupes de rap français, comme NTM ou Assassin, mais aussi quelques cinéastes (Claude Zidi, Les Ripoux, 1984).

Jacques Dutronc avait utilisé du verlan en 1971 : J’avais la vellecère qui zéfait des gueuvas (J’avais la cervelle qui faisait des vagues). À l’époque, la chanson passa inaperçue.

Au cours des années 1970 et 1980, le verlan est couramment parlé dans les banlieues. Il a été constitutif d’une identité des habitants de ces banlieues. Après les blousons noirs (vêtement porté par les rockers et ancien synonyme de voyou) qui semblent avoir colporté ce langage des temps anciens, la nouvelle génération des jeunes de banlieues, se sont approprié celui-ci, en l’intégrant à leur culture.

Le début des années 1990, marqué par l’émergence du mouvement hip-hop, représente le début d’une réintroduction massive du verlan dans le langage parlé en France et surtout au sein des nouvelles générations. L’essor du rap a fortement contribué à la dissémination du verlan dans la population française Le verlan a permis aux amateurs de rap et aux rappeurs à la fois de se démarquer et d’apporter une nouvelle identité plus marginale. Les textes rappés sont parfois des laboratoires du verlan : ils sont basés davantage sur le rythme et le ton que sur les harmonies, les allitérations sont omniprésentes, ce qui pousse les rappeurs à inventer au besoin des mots ou de populariser des mots en verlan encore peu connus.

Des groupes comme NTM, Sages Poètes de la Rue ou encore le Ministère AMER, précurseurs de la scène rap française, sont les principaux acteurs du retour du verlan dans le pays. Leurs contributions ont porté autant sur les néologismes verlanisés que sur le rétablissement d’anciens termes déjà utilisés.

En 2004, un certain verlan (essentiellement constitué d’un vocabulaire) a fini par être plus ou moins compris et utilisé par toutes les couches de la société, ce qui en fait un langage en cours de démocratisation loin de son image plutôt marginale initiale. Toutefois, il existe quelques poches géographiques dans lesquelles un verlan très « pur »/ »dur » est utilisé quotidiennement. Un tel langage associé à un accent particulier est assurément incompréhensible au non initié et rempli ainsi la fonction première d’un argot : ne pas être compris des non initiés.

Le développement des nouveaux moyens de communication, le SMS en tête, a rendu pratique le verlan, notamment en raison du caractère raccourci des formes verlanisées bien plus rapides à taper sur des claviers que leurs équivalents dans la langue française officielle. Cela a conduit des représentants de couches sociales moyennes et élevées, grands consommateurs de ces nouveaux outils personnels de communication, à utiliser le verlan et à le comprendre.

Exemples
Le tableau ci-dessous récapitule et donne des exemples d’une telle formation (la case est laissée en blanc lorsque la modification ne s’applique pas au mot)

mot initial Modif. dern. voyelle Découpage Inversion Troncation
Herbe Herbeuh Her-beuh Beuh-er Beuh
Bizarre Bi-zar Zar-bi Zarb’
niquer ni-quer ké-ni kénn’
moi m-oua ouam
poil p-oil oil-p oilpé
flic flikeuh fli-keuh keuh-fli keuf
ça ç-a ass
choper cho-pé pé-cho
cigarette ci-garette garette-ci garo
discret discreu di-screu screudi screud’
arabe arabeuh ara-beuh beuh-ara beur
énervé énerv’ éner-v vénère
« n’importe » « quoi » « nimport’ » « quoi » « nin-port’ » « k-oi » « portnin » « oik » « portna » « wak »

Application à des expressions
Le procédé décrit ci-dessus peut s’appliquer non seulement à des mots, mais aussi à des expressions. Ainsi, « comme-ça » peut se traduire par « ça-comme » en verlan. De même pour « ce-soir » qui donne « soir-ce ».

Usage récursif
Parfois, l’usage fait apparaître des mots qui sont le verlan d’un verlan. On appelle parfois cette construction un double verlan.

Exemple :

reubeu ou rebeu = beur = « Arabe ».

On retrouve l’ordre des consonnes du mot d’origine, mais les voyelles ont été modifiées. L’autre usage pour « Arabe » étant « rabza ». Féminisé, « rebeu » devient « rebeuze » (équivalent de beurette). feumeu = meuf = « femme »

Entrée dans le langage courant
Le succès d’un mot de verlan peut même faire oublier le mot qui est à son origine.

Exemple :  jobard a donné barjo, mais des jeunes gens qui entendent aujourd’hui jobard, peu usité, y verraient un verlan de barjo.

Source Wikipedia

Mots d’excuse

novembre 15th, 2010

« Mots d’excuse »  de Patrice Romain ou quand les parents écrivent aux enseignants.

mots d'excuse le livreCe livre recueille 20 ans de perles écrites, mots d’excuses et justification d’absences ou de retard, de contestations de notes. Ces billets souvent très drôles, parfois un peu tirés par les cheveux en disent long sur les rapports entre profs et parents d’élèves. Ces réflexions et tentatives de connexion parents-enseignants sont en tous cas un bon reflêt de notre société. C’est quand même impressionnant de voir que les parents non plus ne savent pas écrire, à moins que ces mots ne soient tous des fake !   Voici un florilège et morceaux choisis.

Attention les extraits suivants ne sont pas forcément tous tirés du livre de Patrice Romain mais ce sont tous de soit-disant authentiques « mots d’excuse » et les fautes d’orthographe sont du copié-collé.

La bande vieille peau :
« Madame,
Irène sait déchirer la jambe a un fil de ronce. Je lui ai mit de
l’alcool et une bande vieille peau autour. Je vous demanderai qu’elle ne joue pas à la récréation. Merci »

Les poux :

«Il est arrivé une catastrophe à la maison hier soir: Julie est revenu de l’école avec des poux pleins la tête. Nous lui avons coupé les cheveus pour la soignée. C’est pour sa quelle porte un bonnet. Merci quelle le garde en classe passque comme sa sa évite quelle en ai d’autres et en plus elle a un peu honte avec ses cheveus coupes. Merci monsieur, on va sans sortir vous en faite pas »

Retard :

«Vous me demandez un mot d’excuse pour le retard exceptionnel de Charlotte. Soit. Ne pensez-vous pas cependant qu’à l’heure où se prépare peut-être la 3e Guerre mondiale il y a des choses plus importantes dans la vie? Salutations distinguées

Passque :

«Veuiller escusé mon fils qui en se moman na pas le tant de faire ses devoirs passque je suis encore enceinte passque mon ex mari est revenu me voire et sa na pas loupé pourtan sétait juste une fois. Du cou je vomi tout le tant et Franck pleure a la maison passque je cri et il doit socupé de ses frères et sœurs mais moi je ne peus pas

Branché :

« Monsieur le Directeur,
Norbert s’est électrifié en reparant une lampe s’est pourquoi il a une ampoule à sa main bande dont je vous mets au courant. »

Tensions maître-élève :

«Je vous conseille de vous abonner au canard enchainé. Vous verrez alors  que ce qu’a fait Johnatan n’est rien en comparaison d’autres personnes plus puissantes qui sen sortent les mains propres. Pourquoi alors le punir? Salutations.»

Remerciements
«Nous tenons, ma femme et moi, à vous souhaitez un joyeux Noël et une bonne année. Veuillez trouvé ci-joint un petit billet pour vos étrennes. PS : si nous le fesons pas,  c’est surement pa votre ministre qui le fera!»

Jemenfoutisme

novembre 14th, 2010

Locution nominale, construit sur la base de « je m’en fous » et du suffixe -isme.  l’orthographe exacte étant je-m’en-foutisme.

Le je-m’en-foutisme définit le comportement de celui qui exprime un profond désintérêt.

Peut egalement être synonyme de « M’en balek », qui est plutôt une compression de la phrase « je m’en bats » et du suffixe… qui va bien !

Moundir, les perles !

novembre 14th, 2010

Moi je ne m’en explique pas  pourquoiMoundir les perles

Pour ce qui est de ma part, hier, j’en prends pas apte

Lorsque j’ai vu ton visage assis sur le fauteuil

Je transpire du genou, j’ai jamais transpiré du genou comme ça !

–  C’est la meilleure des sages des décisions

Achète toi des sujet est des verbes est n’oublie pas les mots aussi !


Merci à l’excellente page Facebook créée pour l’occasion par Bénédicte Vidal  :

Moundir, l’aventurier de l’amour et de la langue française !

Moundir Aventurier de l'amour et de la langue française

Moundir : Aventurier de l’amour et de la langue française

Moundir Best of en video

Les albums « Martine »

novembre 14th, 2010

Et leurs détournements !

martine audience blogmartine temoin de jehova

martine jambe en chienMartine apero facebook

Les albums Martine sont universels. Egalement appelée Marika, ou Debbie, Miya, Anita, Mary, Steffy, cette série d’albums a déja été traduite en 50 langues et continue d’être éditée sur tous les continents. En 1954 sort le premier opus « Martine à la ferme » aux Editions Casterman.

Martine a la ferme

Cette petite fille connue dans le monde entier a toujours conservé le même illustrateur, Marcel Marlier. Le style a un peu évolué mais il est d’un réalisme naïf, beaucoup de pastel, il réalise des illustrations avec un grand soucis du détail, un soin tout particulier est apporté aux décors et aux expressions des personnages. Cette  littérature jeunesse fait tellement partie de nos classiques que ses couvertures ont fait l’objet de détournements plutot comiques. En 2007 un site met en ligne un « Martine Cover Generator« , outil qui permet de générer des créations originales ou parodies sur les illustrations d’albums authentiques. Cette page connait un succès tel que son administrateur (Tremechan ?) est gentiment prié par les éditions Casterman de fermer son service suite à des plainte de parents. Aussi les éditeurs craignent que l’on considère les personnages de Martine comme des images libres de droit. Heureusement d’autres sites permettent encore ce système de création détournée, sur Nintendo-town par exemple, ce site met également en avant une sélection des plus récentes, des mieux notées. les « Top Martine » bien drôles surtout parce qu’il est possible de coller à l’actualité immédiate. J’espère que celle sur La mère Courjault ne fera pas partie du top 50 trop longtemps ! (Merci pour sa participation dans « Martine achète un congélo » ;) )

Photo bombing

novembre 14th, 2010

Il s’agit de photo hasardeuses ou pas, qui font apparaitre un élement qui n’etait initialement pas prévu dans le cliché. Ces intrusions volontaires ou non, donnent souvent lieu à des photos enrichies de détails souvent très drôles, ou pas ! Les photos bombing calculées ou provoquées, laissent bien évidemment entrevoir discrètement un détail de l’anatomie masculine (pardi !), mais j’ai choisi de présenter d’autres exemples…

photo bombing

photo bombing ecureuilphoto bombing

There’s no place like home

novembre 13th, 2010

Ou bien, selon  la geek generation : « There’s no place like 127.0.0.1 »

there's no place like 127.0.0.1

If you are gift-geek-addict (elle est dure à placer dans une phrase celle là !) :
{
tu peux aussi acheter le T.shirt ;
}

Jocrisse

novembre 13th, 2010

jocrisse juronUn des nombreux jurons du Capitaine Haddock. Cité dans la bande dessinée de Tintin « Le crabe aux pinces d’or ».  Cet album est un des plus importants puisque c’est la première fois que le Capitaine Haddock se joint aux aventures de Tintin. Haddock représente un peu la figure paternelle dans Tintin, alors qu’il est pourtant enclin a la boisson, à la colère et très sujet à la bagarre !

Jocrisse Definition :

Nom masculin péjoratif. Homme mou, sans force, niais, benêt, « Juste bon à mener les poules pisser », valet servile et imbécile. Au théâtre c’est un personnage comique, caractérisé par la bêtise et la crédulité.

Jurons du Capitaine Haddock

novembre 13th, 2010

juron du Capitaine haddock parodiéC’est dit !
Mais ne vous y méprenez pas ! Le Capitaine Haddock n’aurait jamais dit un truc pareil, enfin en privé peut-être, mais certainement pas dans un des albums de Tintin, il est bien bien plus respectueux de son prochain…

Il s’agit bien évidemment ici d’une parodie ou détournement des jurons du Capitaine Haddock

Capitaine Haddock

novembre 13th, 2010

La culture du Capitaine Haddock :Capitaine Haddock jurons Bien qu’il ne semble pas afficher une culture générale des plus étendues, même s’il peut réciter par cœur une strophe d’un poème de Lamartine, Le Lac, (« Un soir, t’en souvient-il, nous voguions en silence…»), Haddock s’y connaît passablement en musique et s’intéresse à l’histoire, surtout quand elle se rapporte à celle de son ancêtre. Cependant, c’est son registre d’insultes tirées de tous les domaines de la connaissance qui est impressionnant. C’est d’ailleurs l’élément qui le caractérise le plus. Outre les « Mille sabords ! » et dérivés ou le « Tonnerre de Brest ! », on en dénombre pas moins de 220, sans compter les « espèce de… », « bande de… » et « bougre de… ». À noter que la plupart des expressions qu’il utilise ne sont pas de véritables insultes dans la langue courante (Sapajou, Bachi-bouzouk, phlébotome, logarithme…). La loi sur les publications destinées à la jeunesse ne permettait pas un langage grossier ; or un marin au long cours étant plus crédible avec un langage coloré, Hergé a donc employé ce subterfuge.
La tendance du Capitaine Haddock à s’emporter verbalement aurait été inspirée à Hergé par son frère Paul Remi, militaire au vocabulaire souvent corsé. Un éclairage nouveau sur l’origine de ces insultes a été apporté par Émile Brami, auteur d’une biographie de Louis-Ferdinand Céline. Il estime, dans une interview donnée au magazine Lire (juillet-août 2004), qu’Hergé se serait inspiré du pamphlet antisémite de Céline Bagatelles pour un massacre, publié en 1938, pour créer les jurons du capitaine. La date correspond assez bien et, surtout, Émile Brami a trouvé dans l’ouvrage de Céline un certain nombre d’insultes reprises par Haddock dans Le Crabe aux pinces d’or, par exemple « ornithorynque » (écrit « ornithorynx » par Céline), ou encore « aztèque », « noix de coco » et « iconoclaste ». L’hypothèse ne fait pas l’unanimité chez les tintinophiles.

(Source Wikipedia)